Nombre d'entre vous rêvent d'écrire, mais ne savent pas comment s'y prendre, ou surtout n'osent pas.
Le but de cette série d'articles sera de vous initier au merveilleux monde de l'écriture.
J'ai eu l'occasion de présenter ces différents éléments en atelier d'écriture, et ils ont été très utiles.
Aujourd’hui, l’idée n’est pas que je vous explique les subtilités de structures et les méandres de la langue française pour sortir de superbes phrases. On ne va pas non plus sortir la plume comme à l’école…non, du tout.
L’idée, c’est de vous faire connaître de manière plus globale quelques notions de base dans l’élaboration d’une histoire. Je vais davantage vous parler du fond que de la forme. Le but est de vous donner envie, de vous libérer d’éventuelles entraves.
À la fin, ce qui serait parfait, c’est que vous puissiez sortir avec pleins d’idées, pleins de rêves, pleins d’envies et pourquoi pas avec une idée d’histoire. Sinon, si vous arrivez ne serait-ce que prendre confiance en vous, on aurait vraiment tout gagné.
Tout ce que je vais vous dire n’est pas à prendre pour argent comptant. Beaucoup de choses sont de mon propre point de vue, et pour certains points, il y a une infinité de méthodes, mais on reviendra là-dessus.
Osez, nous sommes là pour apprendre.
Tout ce dont je vais vous parler, nul n’a pas besoin de l’entendre pour écrire.
J'ai posé tout ceci sur la table bien après avoir écrit...mon deuxième roman ! Toute la suite est simplement évidente. Je ne vais rien vous apprendre d’extraordinaire, c’est logique et tout coule de source.
Conception
D'abord, c'est quoi une histoire ?
Cela peut-être plein de choses, mais avant tout, c’est du plaisir et de l’émotion.
Pour mieux vous faire comprendre, je vais emprunter la piste « logique ».
Inventer une histoire ?
J’insiste bien sur le mot « inventer ». Inventer, concevoir quelque chose.
« La conception n’est que savant mélange de logique et d’imagination »
Lorsqu'on conçoit, on est confronté à un problème.
Pour un problème, on parle d'imaginer une solution, les deux se mêlent.
On imagine, on pose une structure, un plan, ce que l’on veut, et on le fabrique avec des outils, des matériaux, un langage et…du travail.
Oui, celui-là, il ne faut pas l’oublier celui la quand-même ("Oui Messire, du travail, encore du travail ?").
Fabriquer un moteur, un logiciel, un meuble, une voiture, un tableau, un livre, c’est exactement pareil. Cela suit les deux mêmes règles de base que doit respecter toute invention :
« Tenir debout » et « Servir à quelque chose » (pas forcément à l’idée originale).
Une voiture, cela doit fonctionner, rouler, tenir la route.
Un livre, cela doit être cohérent, et son but est par exemple de « faire rêver ».
Un histoire c'est comme un problème.
On a :
-une cause : un début, la définition du problème
-un milieu : l’analyse, la réflexion pour trouver la solution, le problème qui se déroule et continue à se définir
-la fin : le dénouement, la solution qui se met en place et les conséquences
C'est bien beau toute cette logique, mais cela ne suffit pas pour avoir une histoire. Il faut aussi...de l'imagination!
"Diantre, je n'en ai pas".
Oh que si, nous en avons tous. Il suffit de savoir comment la stimuler.
L'imagination
Vous en avez ? Qui en a ? Qui pense en manquer ?
Depuis la nuit des temps, c’est le propre de l’homme d’imaginer, inventer. Et l’une des premières choses qu’il a inventé, et peut-être même ce qu’il invente de mieux, ce sont des histoires. Au commencement, on se racontait des histoires au coin du feu, des histoires de créatures et de chasse, en se grignotant une cuisse de Mammouth et en buvant de l’eau croupie.
« Eh Ogh, passe-moi le cuisseau là »
Ce que je veux dire par là, c’est que, selon une certaine échelle, nous sommes tous capables d’inventer une histoire.
Inventer une histoire, c’est quoi ? Imaginer une suite ? Se projeter ?
Et bien cela, notre cerveau le fait tous les jours. C’est l’une de ses fonctions principales. Ca n’est au final qu’une question de génération des possibilités (c’est ce qu’essaie de faire l’Intelligence Artificielle, des probabilités, c’est tout).
Vous avez de l’imagination, la preuve.
Rien que le fait de vous dire:
« Demain je vais au boulo, je vais avoir telle tâche, et ça, et ça à faire; le patron va vouloir ça, ou peut-être pas…"
En vous imaginant les différentes possibilités qui vont découler de vos échecs ou réussites, rien que là, vous venez d’inventer une histoire.
Après, c’est quoi la différence avec un livre ? Vos tâches vont être remplacées par des détections de failles spatios-temporelles, pour voyager vers Jupiter, l'infini et au-delà. Au lieu que ce soit votre patron, ce sera extra-terrestre. Quoique, il n'y a peut-être pas tant de différence que cela entre les deux...
Conclusion, pour inventer une histoire :
« Faire tomber les barrières ».
Cessez de vous dire que vous n’avez pas d’imagination, vous en avez. Lâchez-vous.
Il faut tout de même que votre histoire soit cohérente, qu’elle tienne debout. On en revient à la partie « logique ».
Même si elle part dans des délires hallucinatoires avec des porcinets vert fluo qui chantent la macarena après avoir conversé des heures durant avec un troll philosophe et physicien qui leur expliquait ne plus supporter les rayons cosmiques produits par les incessants trajets de touristes extra-terrestres...
Bref, il faut que ce soit cohérent.
Stimuler l'imagination
C'est bien beau d'en avoir, mais comment la stimuler ?
Je vais vous parler de la méthode qui, au final, n’en est pas une.
Pour ma part, je pense que pour résumer : « je laisse venir ».
Je ne m'arrache aucun cheveu si pendant plusieurs jour je n'arrive pas à écrire ou à avoir des idées. Si cela ne vient pas, c'est ainsi. Si je suis fatigué ou préoccupé, bref, je m’en moque et reste patient. On reviendra sur la patience, elle est maître-mot.
Certains diraient « Non, il faut aller chercher les idées ». Pas forcément. Si certains se forcent à avoir des idées dans le stress, elles ne peuvent pas être très bonnes.
Mais chacun son truc.
Sur le sujet de l’écriture, je peux tout à fait passer dix jours sans rien, et les trois jours suivant c'est la folie où je tartine des pages d’écrits et d’idées.
Pour la stimuler, j’ai notamment deux trucs assez génériques d’ailleurs.
Aristote l’avait compris…"péripatéticien".
La marche favorise la réflexion. C'est ainsi, et cela fonctionne.
Le deuxième, la musique. Musicien pour ma part, j'y suis très sensible. Si j’écoute un morceau de métal, folk ou symphonique et pour peu que je le fasse en marchant…il me faut de quoi noter, et vite.
Sous la douche cela marche très bien aussi, mais cela coûte cher en eau.
Dans tous les cas, si on veut imaginer, on le fait sans trop se poser de questions.
Dans le prochain article, nous parlerons principalement de la confiance en soi.
À très bientôt...
Charles Chehirlian